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Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil

Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil
Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil
Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil
Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil

La cloche d’or invite les pèlerins sur la colline

Les coquelicots incendient la verte prairie

Le cavalier de l’Apocalypse file vers l’ombre qui lui sourit

Attendu par le mauve conciliabule des psilocybines.

 

Les croyants marchent vers la porte de pampres et de sous-entendus,

Devant une maison, dans la rue des sortilèges, la gitane grommelle une de ses formules,

Dans une culpabilité cramoisie s’étreignent les amants du crépuscule

Au-dessus d’eux, invisible, la pâle déesse Volupté sur son trône piétine toutes les vertus.

 

Écrit en sang de hiboux et de carapaces de libellules,

Un grimoire incarnat sous la grosse pierre du lavoir,

L’aveugle vient s’y asseoir chaque soir,

Grimaçant il boit au miroir sonore des amants du crépuscule.

 

Drapées de robes de menstrues, de lune et de lait,pixa

Les sorcières des vendanges se nourrissent de l’ombre des caves,

Espiègles, elles attendent assises sur un tonneau leur esclave

Et pour le séduire, elles soufflent leurs diableries dans des flûtes inaudibles en osselets.

 

Les paroles messianiques du haut de la colline sont chants de sirènes,

Ronds de fumée, empire d’ombres et de poussière,

Mais pour que de jeunes pousses retrouvent la lumière,

Un jour comme les autres s’effondreront les grands chênes.

 

L’homme du profit rencontre un arbre dressé dans la gloire de midi,

Il pense charpentes, planches, étagères,

Pourquoi n’entend-t-il pas sangloter les plantes dans les jardinières

Ni hurler la liberté du chemin sans but sous l’asphalte affadi ?

 

Nostalgie, sous le ciment les pierres pleurent leur mère la montagne,

La cloche d’or se souvient de sa parenté avec le soleil,

Sous l’humus les ossements ne s’habituent jamais au sommeil,

L’espérance bâtit des châteaux de cartes en Espagne.

 

Depuis que tu as frappé à ma porte, les couleurs sont redevenues des couleurs,

Idéaux, modèles, morales, que d’efforts,

L’eau du grand large n’est-elle pas la même que celle du port

Et le plaisir le jumeau de la douleur ?

 

Les pèlerins se pressent devant la porte maîtrisée,

La pâle déesse Volupté a volé aux amants leur vitalité,

Les sorcières des vendanges redoutent la clarté et la lucidité,

La gitane donne à l’aveugle un miroir brisé.

 

Quand tu as traversé la mangrove de ta mémoire,

Tu ne t’égares plus dans la cave ni dans ta poche en cherchant une allumette,

Sous ton chapeau, ivresse de l’espace, plus de tête,

Sous ton habit de roi ou de gueux, plus d’histoire.

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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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