Assis sur les ailes d’un papillon gourmet,

Voluptueusement il fume un long calumet,

Pleuvent des fleurs de mandariniers

Sur le costume miroir du jardinier.

Pour tout vêtement le songe d’une cravate,

Lui racontant la vie d’un technocrate,

Une tour de verre, un bureau en pâte à modeler,

Vous avez dis mots de lait ? Coïncidence, une vache bleue vient de l’appeler.

Elle joue du sitar devant une foule transportée,

Sur le costume miroir du jardinier s’imprime son image reflétée,

Il s’approche, découvrant sa nudité et le songe de sa cravate,

Il tend alors son long très long calumet à la santé du technocrate.

Lucy en profite pour descendre du ciel avec ses diamants,

Un taxi en papier journal les attend,

Il lit en lettres musicales et parfumées : Les Beatles sortent un nouvel album,

La dopamine inonde son striatum.

Lucy : « Rien n’est réel, des champs de fraises pour toujours »,

Lui : « Ainsi soit-il, tout ce dont nous avons besoin c’est d’amour »,

Effacés le jardinier, la vache bleue, le technocrate, le papillon,

Lucy désigne un vinyle : « Chante, tu es un microsillon. »

Il tourne, tourne en rond dans le jardin d’une pieuvre,

Sur Penny Lane il réclame un autographe au Sergent Poivre,

Morse, fou sur la colline, guitare pleurant gentiment,

Lucy en pouffant remonte dans le ciel avec ses diamants.

Assis sur un flocon d’orge en attendant que le van arrive,

Émerveillé il découvre son espace de patience où tout arrive,

L’étrangeté dissonante de révolution n° 9 l’appelle,

Beatles, scarabée, on est loin des feuilles mortes qui se ramassent à la pelle !