1 Décembre 2019
Bonjour toutes et tous,
Cocorico !!! mon dernier livre, Voyages du coq à l’âme, sort demain en librairie, le 12 novembre, et si vous êtes loin d'une bonne librairie, il peut être commandé sur le lien de la maison d'édition Aluna, tout en restant bien au chaud chez soi :
http://www.alunaeditions.fr/voyages-du-coq-a-lame
En voici l’introduction :
J’avais retenu, du peu d’études que j’ai faites, que le géographe Ératosthène s’était laissé mourir de faim parce qu’en devenant aveugle il ne pouvait plus contempler les étoiles. Dans l’ardent désir de faire de ma vie un voyage, y a-t-il eu un besoin de réparer la capitulation d’Ératosthène ?
Je me demande bien pourquoi, comme lui, j’aurais dû abandonner au plus grand nombre, à ceux qui voient, l’exclusivité de faire l’amour au grand corps palpitant du monde.
En voyageant sans but précis dès l’âge de seize ans, sans doute ai-je voulu continuer à infinir la route de ces hommes, privés de la vue mais vaillants, du Britannique James Holman, au siècle dix-neuf, toujours entre la Patagonie et la Russie, et celle du Français Jacques Arago, qui publiera en 1840 Voyage autour de la terre – Souvenirs d’un aveugle.
Ma soif du mouvement s’est abusivement enivrée aux incroyables vies de ces explorateurs de l’ombre, aux pages des livres d’aventures, augmentée par le sel et les piments des mots de Kessel, Bruce Chatwin, Cendrars, au sein du réalisme magique de Garcia Marquez et aux sources psychédéliques de mes grands frères de la beat generation.
Avec le philosophe, je crois que ce qui est étonnant, ce n’est certes pas ce que nous faisons, mais ce que nous ne faisons pas, alors que nous en avons envie.
En pleine adolescence, ça tremble dans ma terre intime quand je découvre que ça m’a pris au moins un an pour réaliser que désormais je suis aveugle.
Je me retrouve devant deux chemins : faire ce qui m’appelle, même si ça semble impossible, ou me résigner à une petite mort en endossant l’existence d’un aveugle standard.
Peu à peu, en voyageant le monde et les êtres, je découvrirai qu’en nous il y a une faculté précieuse, celle de se transformer. Ce sera le second choc, un choc quantique.
Proposition d’un regard tout autre : « Soyons Un ». En d’autres termes, voyons en l’autre un frère et la nature comme une mère. Ouvrons les yeux de la conscience, ceux qui relient les choses entre elles au lieu de les séparer.
Accessoirement je reviens d’un périple au centre de l’Inde, pays toujours aussi déconcertant que j’explore depuis plus de 40 ans et qui m’a souvent inspiré, parfois en vers comme ici :
À pied et en sac-à-dos depuis des mois. — Namasté,
Bonjour India. Y a-t-il derrière les apparences un autre moi ?
Kabir : « Contemple, en toute chose, qu’une ; c’est la seconde qui te fourvoie. »
Un errant gymnosophiste attise mon ontologique curiosité.
Certains sont en quêtent de l’être, d’autres vénèrent les idoles,
Ces dieux figés dans la pierre, Brahma-Shiva-Vishnou,
Iconoclaste, ces adorateurs à genoux me redonnent le goût du debout.
Du nirvâna aux égouts, inclure en soi Inde géniale, Inde folle.
Reste à aimer la vie qui laisse éclore, fleurir et mourir les roses.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
Voir le profil de Jean-Pierre Brouillaud sur le portail Overblog
Commenter cet article