19 Juillet 2020
Les passants hallucinés ont les paupières lourdes
Des larmes roses et des songes de crocodiles dans leurs valises balourdes
Le mistral hurle : « Ce n’est jamais le destin qui t’attend mais toi-même
Va, doute, trompe-toi, désire, mais aime, aime, aime. »
Écho d’ombre, course aux abîmes, lune inversée
Ne plus se contenter du tremblement moiré des reflets, oser la traversée
Une odyssée clandestine subtilisant la mémoire des miroirs
Transportée par l’enthousiasme d’une scansion incantatoire.
Froid crépuscule bleu pervenche comme une note de santour
Ce n’est pas la mort qui nous sépare mais le manque d’amour
Polychromie cardiaque d’une nostalgie d’un temps qui n’a jamais existé
Clouant au pilori le destin et ses vanités.
L’existence, quelques pas de danse dans un bal mondain sur un parquet ciré
Dominants, dominés, un troupeau apeuré
Dans l’effroi clair-obscur de leurs cervelles s’égosille une sirène
Hurlant, en voix de brume, qu’il n’y a jamais eu de spectateurs dans l’arène.
Le destin a-t-il un visage autre que le mien, que le tien ?
La peur de disparaître invente des histoires et nous retient
Toi qui veux toujours aller quelque part, sais-tu que nous n’avons pas de domicile ?
Réveillons-nous, ni ne songent ni ne pleurent les crocodiles !
Dans la furie du tout pour soi, de l’ivoire du levant aux ponants carmins
Nous avons disparu dans les formes qui nous ont fait oublier le dénominateur commun
Acceptées, toutes les prisons deviennent de la liberté en cage
Passant, lâche ta valise, elle dégueule de mirages !
Religion, politique, consumérisme, des asticots au bout d’un hameçon
Non, ne regardons plus devant, mais laissons-nous tomber au fond
Goûtons les saveurs kaléidoscopiques du miroir et le son du silence
Ne marchons plus vers la mort mais, sans adresse, tenons-nous tranquilles avant notre naissance.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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