5 Octobre 2022
Écrire c’est briser la cage imaginée de l’oiseau qui chante en nous
C’est éparpiller nos graines à tous les vents
Viser nos ombres à balles réelles
Et redonner du souffle à nos chers disparus.
Écrire pour hurler le silence des rivières asséchées
Pour vociférer la stupéfaction des arbres coupés
Pour partager le goût amer de la fumée de l’ultime cigarette du condamné
Pour tonitruer la terreur du moribond qui n’est pas à jour avec ce qui lui arrive.
Écrire la colère sans fond de la mère devant ses enfants affamés
L’émotion du détenu regardant le ciel à travers les barreaux du pénitencier.
Écrire c’est s’égosiller dans la nuit en mots de foudre
Foutre le bordel là où règne l’ordre subi
Dire le jour s’agenouillant pour pardonner la nuit qui s’avance en orgueil d’étoiles
Cueillir le parfum des mots assemblés en bouquet pour l’aimée.
Écrire en nuages pour donner le goût de l’eau
En feuillages pour abriter les plantes
En coquillages pour écouter la mer
En caresses pour rassurer le malade
En horizons pour attiser l’espoir.
Toujours écrire en fragilité pour laisser une chance à l’amour
En silence pour dire le bruit
En paradoxes pour élargir l'espace entre deux êtres
En imposture pour dire l’impossible.
Écrire en ruines, en cendres, pour que vacillent les vanités.
Écrire en aubes pour rapprocher le jour
En soleils couchants pour annoncer la nuit.
Écrire sans vouloir, sans falloir, sans pouvoir
Sans se prendre pour un écrivain.
Écrire en sang de veines ouvertes
en éjaculation
en frustration
Écrire sans indication.
Mais toujours, toujours écrire
En battements de cœur pour tenir éveillée l’émotion.
Écrire, écrire sans se faire d’illusions.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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