11 Février 2010
« Le charme de voyager, c'est d'effleurer d'innombrables et riches décors et de savoir que chacun pourrait être le nôtre et de passer
outre, en grand seigneur. »
Cesare Pavese
Ce n'est qu'en voyageant, ai-je écrit au cœur rouge et brûlant de l’Australie, en 1986 , du côté d’Alice Spring , sur une feuille trop fine de journal où les points braille s’effaçaient presque à mesure qu’ils apparaissaient, que les nomades s’affranchissent de leur inassouvissement.
En nous, nomade ou sédentaire , il y a quelque chose de premier, qui veille, non pas pour la thésaurisation, mais bien pour commémorer le mouvement perpétuel.
L'erreur consiste à assimiler le but avec le voyage lui-même.
Le voyage ne doit représenter qu'une remémorisation d'un élan naturel, souvent perdu chez la plupart des êtres, et surtout un moyen de le retrouver.
Mais comment voyager, non plus par riposte sociétale, mais uniquement pour infiniser et célébrer le mouvement de vie pressentie dans l’inséparabilité de la chair et de l’âme ?
Le vent se lève, des mini tornades soulèvent la poussière rouge, et les points braille et les grains de sable se mélangent trop pour que je persiste à écrire, assis sur un duvet étalé devant la tente qui ondule et claque sous les humeurs imprévisibles de l’air brassé.
Le fait de vouloir saisir l'ampleur de l'instant nous en sépare, vouloir se connaître nous écarte de nous-mêmes, assurément nous sommes assujettis à la loi des effets opposés, celle qui crie dans la chair que seul un aveugle qui se compare avec les gens qui voient découvre qu’il est privé de la vue !
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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