24 Octobre 2012
Craig Lundberg a perdu la vue. Mais grâce à une sucette en plastique posée sur sa langue, il l'a aujourd'hui presque retrouvée.
Voir le monde grâce à sa langue, un appareil qui permet de percevoir l’espace et les choses.
Alors, c'est quoi le BrainPort ?
Grosso modo, il s'agit d'une paire de lunettes de soleil à laquelle est intégrée une caméra. Ces lunettes sont reliées à un câble se terminant par une sucette en plastique plate, à placer sur sa langue. Tout ce dispositif pourrait bien faciliter et augmenter l'indépendance des personnes malvoyantes. Les images captées par la caméra sont transformées en impulsions électriques, tout comme l'aurait fait la rétine d’un œil en état de fonctionnement.
Ces impulsions passent par le câble et sont envoyées directement sur la langue : les nerfs de la langue sont alors excités et transmettent l'information au cerveau.
C'est l'intensité de ces impulsions qui permettent à Craig Lundberg de « voir » le monde. Comme il l'expliquait dans le journal anglais The time.
Même si ce procédé n'est pas la solution finale à son handicap, son potentiel est très grand.
« C'est comme lécher une pile de neuf volts ou manger des bonbons qui pétillent. Et grâce au BrainPort, je perçois désormais des lignes, des formes. J'ai pu marcher dans un corridor, passer des portes, croiser des gens qui venaient vers moi. C'était la première fois depuis l'Irak que j'ai pu faire de telles choses. L'équipement demande de la pratique mais a un grand potentiel. Une des choses les plus marquantes, c'est que ça m'a permis de pouvoir directement prendre des objets et non plus tâtonner avant de les attraper. »
Un procédé connu depuis les années soixante
Le concept scientifique derrière le BrainPort, on le doit au docteur Paul Bach-y-Rita.
Dans les années 1960, cet ingénieur-physicien amène l'idée de substitution sensorielle.
Il s'agit de stimuler un sens (comme le toucher) pour en remplacer un autre (la vue). Il avait ce principe fondamental :
« On ne voit pas avec nos yeux, on voit avec notre esprit. »
Sur la base de ce concept de substitution, Paul Bach-y-Rita veut utiliser les nerfs de la langue pour transmettre ces impulsions électriques en lieu et place de la rétine
. La caméra joue le rôle de l'œil et capte des pixels blancs, gris et noirs. Un petit ordinateur
se charge de la conversion de ces pixels en courant électrique. Une forte impulsion représente des pixels blanc, une impulsion moyenne, des pixels gris et l'absence d'impulsion représente des pixels noirs.
Pour la docteure Aimee Arnoldussen, neuro-scientifique reprenant le flambeau du Dr Paul Bach-y-Rita, utiliser le BrainPort, c'est comme apprendre un nouveau langage :
« La personne doit apprendre à traduire les impulsions électriques en une idée d'objet et de forme. C'est une étape cruciale de l'apprentissage. Mais quand le procédé est acquis, cette translation devient automatique ».
Au ministère de la Défense britannique, qui utilise cette technologie américaine, on suit avec attention les résultats du caporal Lundberg. Si c'est un succès, on pourrait étendre le procédé à des personnes aveugles venant d'autres départements militaires, et pourquoi pas vers la population civile.
C’est une info glanée sur la toile, sérieuse semble-t-il vu les sources.
Pour ma part le concept de substitution sensorielle me plaît beaucoup, et qu’un docteur réalise que l’on ne voit pas avec les yeux mais avec l’esprit résonne entièrement avec mon vécu et les dires de ce blog. Alors ne nous privons pas de ventiler cette information !
Et pour un homme, percevoir une femme avec la langue, n’est-ce pas la porte ouverte à une certaine forme d’érotisation de la perception ?
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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