17 Août 2020
Je quitte -dans mon dos- le vieux continent, terre de sacrifice.
Devant, le Levant, navigue où le Roi Egée s'est jeté, s'est noyé.
Triste ironie, un père meurt de l'accomplissement d'un sacré fils.
Un marin m'extirpe de mes songes, il refait un nœud.
Voile blanche, Voile noire, les rames brisent l'écume de larmes.
Antique chambre d'Aphrodite, socle des statues sans têtes ni queues.
D’îles en Iliade, de monts en mers, le vacarme me charme.
Tandis que je flotte sur une immensité bleue, couleur lie-de-vin me dit-on.
Je me remémore mes excursions dans les terres d'Homère, Aveugle de profession.
J'entre en Macédoine, m'insère en une jeune nymphe à la chevelure hémisphérique
Le Beau de l'air m'inspire, je m'inspecte, je m'inscris un cri hystérique.
Rolling Stone « t'entends-tu frapper au seuil de ta propre demeure ? »
A ces mots, en moi, j'ai la certitude que deux meurt
Faire le tour des globes oculaires, mes missions Primordiales
Triomphateur il passe l'arc triomphant, son costume constellé par la mitraille
D'un coup de main j'écrase les phalanges du Roi Philippe deux
Je prends mon sac ; m'extrais de cet enfer, je ne me retournerai plus vers eux !
Je file dans les Météores comme une comète
Comète, Comme maître, commettre, comme être.
Comment connaître son être, il ne s'agit plus de fuir
Porté dans l'autocar trop ancien, crampe musculaire, ça tire.
Repos, invité par un local, il m'offre un verre de jus d'orange
« Pouah ! C'est quoi ça ? » Je recrache cette mixture si étrange
Avant qu'il n'ait le temps de répondre j’eus été éclairé
Résultat Pur produit chimique jus artificiellement concentré
Je me suis fais virer, mais j'ai cueillis mes propres oranges en douce
A mon tour de me faire cueillir, par une bande de Baba cool Belge, Voyage en Pouce
Suite irracontable acide d'agrumes et acide, les nones nous font la course.
Atypiquement arrivé en Attique, je trouve des ruines sur chaque colline
Lapidaires enfouis érigés tels des sexes stoppent les voyageurs comme des mines
Monolithes attirants les touristes, voyeurs malsains des civilisations disparues à jamais.
Loin des fastueux palais et temples je dors dans un miteux logis.
Épuisé, dans un lit souillé, les bras de Morphée m'élèvent vers la voie de lait
Rêve torturé, je gis devant les moires elles tirent de mon dos l'essence de ma vie
Douleur spectrale siffle depuis ma plaie, elle atterrit dans leur machine.
Trois femmes sans âge y travaillent sans âme en surplombant mon échine
Clotho la fileuse, Lachésis la dérouleuse, Atropos l'implacable coupeuse
Elles prédestinent ma vie de l'aube un déclin j'hurle « Voleuses »
Consternées elles rendent à son propriétaire sa vie, mais lui retire la vue
Constellé par les pleurs, mon visage transcrit mes peurs qui m'ont survécu.
L'absence de ma liberté, chagrin en larmes honnies réveille ma codormeuse
Une Suisse, une belle blonde, son nom ; « Aude » disent ses lèvres pulpeuses
nous nous sommes parlés, nos écorces sont tombées et nos racines se sont liées
En pleine nuit à Athènes dans les rues éclairées nos corps se sont baladés.
Au bout d'une impasse se font entendre des sonorités étonnantes et plaisantes
Des accordéons mélancoliques et des percussion métalliques accompagnent des cordes en origamis.
Conquis Aude et moi entrons dans ce fabuleux concert aux saveurs abondantes
Une petite salle où un monde bat la mesure, certains dansent tout en chantant
L'Ouzo coule à flot bien sûr, je m'en abreuve également.
Les ondes jouent des odes à Aude mais à l'aube, introuvable, son absence
Cette nuit une divinité m'a soigné, je comprends au delà des sens.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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