12 Janvier 2014
Anisankoura à vous tous !
Bonne année en langue Dioula.
Je reviens du pays des hommes intègres, le Burkina Faso.
Un moment assurément fort fut la visite de l’école pour aveugles, association de l’Espérance, où personnes déficientes visuelles, jeunes et plus âgées, viennent apprendre le braille, des rudiments d’informatique, participer à des ateliers, en bref recevoir l’indispensable éducation.
Cette structure se trouve à Bobodioulaso.
J’y ai été accueilli par le sympathique directeur monsieur Abdoulaye Traoré et ses collègues encadrants.
Ils m’ont montré le travail manuel, – petits sacs en fibres synthétiques, parlé des réalisations et de leurs objectifs. Mais il y a tant à faire avec des moyens si réduits que ça a glissé en moi un inconfort, celui de mon impuissance à les aider vraiment. Et quand je suis allé dans la cour rejoindre les enfants qui faisaient des percussions avec les moyens du bord (ils leur manquent même de jambés..) Que d’émotions contradictoires!
Ces enfants aveugles sont comme tous les enfants du monde, beaux et enthousiastes, mais quelle sera la forme que prendra leur avenir dans ce pays où la santé et l’éducation sont les parents pauvres d’un système dominé par la corruption et le fatalisme ?
Tandis que Mr Traoré et ses collègues me raccompagnaient chaleureusement vers la mobylette de mon ami Alidou, je me demandai ce que je pourrais faire pour ces frères et sœurs aux yeux morts ? L’avenir le dira...
En tout cas quand on rentre en relation avec un tel dénuement on ne peut se contenter d’être un visiteur, c’est-à-dire de garder la distance protectrice du spectateur.
Je me dois de préciser que cette prise de contact avec les aveugles d’Afrique est sous-tendue par l’idée encore lointaine d’un film documentaire. Mais on en reparlera le moment venu…
Quand le bûcheron rentre dans la forêt avec une hache à la main, les arbres soupirent et murmurent pour se rassurer: courage, courage, le manche de la cognée est des nôtres !
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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