12 Septembre 2014
Certains découvrent les Amériques. Moi, tout en faisant le tour du monde, souvent en auto-stop, j’ai mis à jour un continent invisible, non cartographié. J’ai réalisé que tout est autre, altérité.
L‘autre, si tu ne le refuses pas, si tu ne tentes plus de faire de lui ton alter-égo, est une porte ouverte sur une évidence qui renverse le regard : Tout est autre que toi. Même ce que tu prétends tien, ce qui te fait dire moi, à moi, te prendre comme référence, est l‘Autre, mais cette fois-ci avec un grand A — « avec un grand A comme Dieu », diraient les mystiques !
La liberté traverse notre vie si nous laissons être les autres tels qu'ils sont sans plus tenter de les modifier.
À ce moment-là, l'autre surgit comme un apparent paradoxe. Il est à la fois lui-même en tant que lui, et moi en tant que moi libéré du geste de tout rapporter à soi. La passerelle de feu qui nous réunit alors est fraternité.
Celui qui réalise cela est en paix.
Cette paix est le terreau de l'intuition, de l’écoute ouverte et de la créativité.
Cet homme n'est pas au-dessus des contingences, il n'a pas trouvé un continent qui ne serait plus concerné par la souffrance des autres, mais il est un avec tous les êtres.
Laisser tous les autres être ce qu'ils expriment, sans plus tenter de les modifier, accepter notre ignorance fondamentale, réaliser que la peur et le doute obscurcissent notre vision quand nous refusons l'autre et faisons de lui un étranger, incarner par les actes nos élans, je crois que voilà le chemin de réconciliation que nous pouvons être si nous ouvrons les yeux du dedans et grand nos bras à l’inconnu.
Je rentre en co-voiturage des Deux Sèvres où j’ai été accueillis dans le cadre du programme : " invitez-moi " que vous pouvez trouver dans ce blog.
Je remercie Jean-Yves et Christiane Caillet qui m’ont hébergés, nourrit, ont pris si bien soin de moi dans leur jolie maison à Mougon; je remercie Pascal qui fut celui par qui tout cela est arrivé; ce groupe de douze personnes avec qui, l’espace d’une soirée dans la maison de Dominique, le tailleur de pierre de Niort, nous avons appris un peu plus à Voir ensemble.
Pour moi le véritable aveuglement relève de l’égocentrisme, d’où découle l’impossibilité de partager, que ce soit des choses dites matérielles ou dites de l’esprit, c’est pour cela que j’écris que ce soir-là chez Dominique nous avons appris à voir ensemble…
Nous avons tout au plus dérangé une chouette qui occupe un trou de mur dans le hangar où nous nous rencontrions et eu la visite d’un papillon de nuit… Nos frères animaux étaient au rendez-vous…
Je remercie tout particulièrement Théo, le fils de Pascal, qui nous a permis de glisser sur le marais Poidevin et d’écouter dans le silence, le langage des feuillages caressés par le vent, la voix de l’eau rendue audible par notre déplacement en barque.
Quand je «vois» un jeune-homme comme toi Théo, je me réjouis des possibles demains de l’humanité. Et le farci au restaurant de Coulon avait le goût incomparable du présent partagé.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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