12 Décembre 2015
Je me croyais rendu au bout de l’impossible
Un papillon émeraude m’a tourné autour
Je lui ai dit non je ne suis pas ta cible
Il m’a dit dommage je te parlais d’un voyage sans retour.
C’est ma mère qui m’a donné le goût du thé
J’ai cassé la théière j’ai traversé le cimetière
Les feuilles de menthe avaient la saveur de l’éternité
j’ai vidé mes poches pour vérifier si la nuit s’opposait encore à la lumière.
Platon s’est immergé dans la philosophie
La voisine disait que c’était pour sublimer la mort de Socrate
Elle s’est abîmée dans la photographie
En égarant son regard devant un échec et mat.
Je n’avais pas d’ami je n’ai jamais su faire cela
J’ai enterré mes chaussures pour les archéologues de l’avenir
Me disant qu’il fallait créer l’histoire qui n’existe pas
Et nu-pieds j’ai enfin foulé un espace sans souvenir.
D’un signe de tête le vieil homme m’a montré le papillon émeraude
Le goût du thé et de la menthe m'est revenu
Il n’était plus question de survivre en fraude
Ma voisine aveugle ne m’était plus inconnue.
Le vendeur de chaussures m’a donné des bottes
J’ai alors griffé la terre pour lui arracher de l’argile
J’avais perdu le goût des hyperboles et des litotes
Ma mère prit la forme du songe d'un papillon fragile.
Sans nostalgie mes mains ont tourné une théière
A ma voisine aveugle j’ai prêté mes yeux pour qu’elle voie ses photographies
Sur un signe du vieil homme elle les a enterrées dans le cimetière
Depuis que j’avais mangé la nuit je ne pensais plus à la philosophie.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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