13 Novembre 2015
Lorsque j’étais élève au collège, le professeur de piano était aveugle.
Souvent à cette époque, ce handicap pouvait orienter vers la pratique de la musique. Je n’ai jamais posé aucune question pour connaître la vie de Monsieur Drevon. Je l’ai connu lorsqu’il était déjà assez vieux pour être un personnage impénétrable. Je n’étais pas son meilleur élève, nos relations étaient distantes. Cependant, il avait besoin de quelques services. J’étais timide et bien élevé. Non, je n’étais pas zélé mais il n’hésitait pas à mettre à contribution de son handicap l’élève souriant et placide que j’étais. Nous avons parcouru la route du Coin, jusque chez lui ou de retour vers le collège. On passait devant le portail de Monsieur Pinet, celui de la « rente » ! Et avec lui au bras, je ne pouvais pas appuyer sur la sonnette... Presque en face de l’immeuble du professeur, le futur célèbre coureur automobile Alain Prost habitait. Son père était gérant d’un hôtel étoilé de notre petite ville. A cette époque, Alain était comme moi, un élève des frères Maristes qui dispensaient l’éducation qu’il fallait aux fils de petits bourgeois. Accompagner un aveugle, nous étions élevés pour ne pas refuser. Nous apprendre la musique n’était peut-être pas sa vocation. Les aveugles aussi ont leur caractère et le sien était assez fort pour faire barrage aux plaisanteries mal placées. Aller ou retour chez lui était la monnaie de son sacerdoce.
Fort de cette expérience, la cécité reste pour moi une vraie tristesse teintée de mélancolie. Je ressens l’absence de vision comme une douleur et comme toute épreuve, elle apporte souvent des capacités d’exception. Mon professeur de piano n’avait pas besoin de son regard, mais seulement de son oreille exercée pour savoir les fautes de « doigté », l’accord entre les doigts et les notes jouées, si nous nous trompions…
- Bernard Moitessier sur la mer. Sa Longue Route m’a « embarqué » à 15 ans… Naviguer, partager étapes et vie en mer, comme les voiliers d’aujourd’hui accordent traversées et escales.
Plus d’énergie pour encore et encore découvrir et partager.
Ce que tu nous auras aidé à cuisiner. Par exemple, une soupe veloutée de légumes.
Un oiseau pour qu’il nous raconte ses envols
Le sourire.
La panique de l’autre
A Cuba, Haïti, Madagascar ou dans le pays de la mer
Le levé du soleil ; L’aube d’un nouveau jour-en-projet partagé...
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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