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Les aborigènes en moi pleurent leur liberté

Les aborigènes en moi pleurent leur liberté
Les aborigènes en moi pleurent leur liberté
Les aborigènes en moi pleurent leur liberté
Les aborigènes en moi pleurent leur liberté

Australie, autre lit, austral lit

Sortie d’aéroport, pouce en l’air, désir dans les reins

Ciel en perroquets et en magpies, coup de frein 

Camionneur rustre, crépusculaire soumission sociale de l’homme enseveli.

 

Melbourne, radiante pensée pour Daevid Allen

Sa planète Gong où volent les théières et les camemberts Electric

Son rock spatial, musical acide lysergique

Comment laver l’attention de mes poissons clowns et de mes murènes ?

 

Le ciel se détourne de ceux qui veulent s’en emparer

Je me crois dans la chanson légendaire de Leonard Cohen

Suzanne, encens, thé au jasmin, m’offre une bague égyptienne

« Elle te portera chance », une ombre sur ma liberté.

 

Penser que le destin vient de dehors, foutaise !

Sinistre imposture d’un pouvoir qui réduit l’homme debout à un animal rampant

Même avec son venin foudroyant, il ne culpabilise pas le taïpan

La vie, ni tenir, ni lâcher, de la braise.

 

Sept cents dollars contre une robuste Holden pour le désert

Fait si chaud qu’avant d’arriver au carburateur

L’essence se transforme en vapeur

Attente, pas d’ombre, respirer avec le minéral, rien, pas s’en faire.

 

À l’est, forêt primaire, végétale fraternité

À l’ouest, ma main émue sur le dos mouvant d’un wombat broutant

Volée mon égyptienne bague porte-bonheur par un auto-stoppeur clairvoyant

À la loterie du village je joue et je gagne un miroir ancien, me montrera-t-il l’éternité ?

 

Ville minière, trouver l’opale que personne n’a encore jamais vue

Baiame, disent-t-ils, l’Être premier donna au monde sa forme en le rêvant

Argent, alcool, sédentarisation, clochardisation d’un peuple errant

Abel et Caïn, histoire pourtant moult fois vécue.

 

Lové dans mon duvet, indigné, du bruit dans la tête, couché sur le sol dur

Les aborigènes en moi pleurent leur liberté

Effrontément j’appelle l’altitude bleue de l’équanimité

Pour se dire, éviter le piège mondain de la littérature.

 

Alice Spring, personne ne se soucie de l’insomnie des étoiles

La peur, craindre encore le loup quand il est parti

La grâce, voir le tout dans la partie

Chevaux sauvages galopant vers notre frêle abri de toile.

 

Qui croit encore au Serpent Arc-en-ciel à l’heure de la science ?

Ayers Rock, un inselberg de gré aux battements de cœur lent

Voir sans comprendre que toute tentative de réponse est une question s’ignorant

Abrupt pressentiment d’un holistique vertige de la délivrance.

 

Visite de l’ami français à Wagga Wagga

Où se cache son destin de peintre de l’océan Indien ?

Ô Tantale, ton supplice a-t-il une fin ?

Émois australs, premier ricanement rauque du kookaburra.

 

La poussière des pistes balbutie le son rouge du silence

La solitude accueillie n’est jamais un isolement

Perte de clé de voiture, anthracite affolement,

Rêve d’un monde qui ne ferme ni porte ni conscience.

 

« Chut, tu ne parles pas de notre passé à mon mari »

La belle dame rousse a acheté une respectabilité

« Katmandou, amours plurielles, psychotropes, non, non, monsieur, ça n’a jamais existé »

Maison en bois sur la plage, paradis.

 

Journal du soir : un crocodile a dévoré un estivant

Assis sur une ruine de mur envahie de végétation

Crapauds buffles, frôlements, sifflements, stridulations

J’écoute la stupeur framboisée des notes tragiques d’un soleil couchant.

 

 

 

Les aborigènes en moi pleurent leur liberté
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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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