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Prends tout ce que la vie donne et donne tout ce que la vie prend

Prends tout ce que la vie donne et donne tout ce que la vie prend
Prends tout ce que la vie donne et donne tout ce que la vie prend
Prends tout ce que la vie donne et donne tout ce que la vie prend

Prières et tropismes gourmands des phéromones

Ne peuvent ébranler sur leur piédestal les madones

Mais tourmenter, tournebouler la cervelles des hommes, oui

De ceux qui n’entendent plus la tachycardie du saint Aujourd’hui.

 

Dans toutes les langues, dans tous les règnes la vie fredonne :

Prends tout ce que la vie donne

Et donne tout ce que la vie prend

De l’héliotrope à la marguerite, en passant par l’oursin, écoute, apprends.

 

Viatique, verte vigilance vierge et amoureuse

Aucune philosophie ne transmet la suavité d’une glycine ou d’une tubéreuse

Aucun mot n’insuffle la saveur d’un fruit

L’obscurité est le soleil lui-même quand on a peur de la nuit.

 

Le bonheur, quoiqu’il advienne, évidence que nous sommes infailliblement à la bonne heure

Le malheur, croyance que nous sommes à la mauvaise heure

De Mombassa à Rangoon, de Lima à Lisbonne,

Nulle part, nulle part il y a maldonne.

 

Elle est de Bucarest, se veut libertine

Dans la doublure de sa veste, de l’ivresse clandestine

Afghanistan, la seule évocation de ce nom lui donne des frissons

Une boule de charas de Mazar-e Charif lui confère des visions.

 

Steppe, poussière, mémoire et âpreté du vent

Vénéré tombeau d’un obscur saint errant

Il voyage alors des plages désertes de la mer Baltique aux bazars du Bangladesh :

À la source des fleuves les héros sumériens t’ont-t-ils livré le secret, ô Gilgamesh ?

 

Bangkok, cité des anges, peaux et soieries

Il faut se baisser pour entrer dans les ors et les rouges de la fumerie

Opium, vision de la divinité du hasard avançant les yeux bandés sur une roue ailée

Rêve, es-tu de la même nature que cette fumée inhalée ?

 

Voies d’eau, nénuphars, tourterelles

Il se repose sur un banc bleu intense du jardin Majorelle

Récurrence d’une vision, un orphelin assis au pied d’une altière colonne

Est-ce lui, lui aux temps lointains de Babylone ?

 

Torah, Avesta, Bhagavad Gita, Vedanta

De sa besace il a pris toutes ces écritures sacrées, il en a fait un tas

Et tous ces mots inspirés en brûlant l’ont enfin invité

À ne plus jamais chercher à s’abriter.

 

Exténué par la raison, les oraisons, les délires

Sur une falaise il créa un ermitage, les pierres se placèrent d’elles-mêmes au son de sa lyre

Quand il franchit le seuil, murs et toit disparurent

Et depuis ce temps il murmure :

 

Homme, fossoyeur de la joie naturelle

N’oublie jamais que du malheur tu tiens la pelle

Donne tout ce que la vie prend et prends tout ce que la vie donne

Nulle part, nulle part il y a maldonne.

 

 

 

Prends tout ce que la vie donne et donne tout ce que la vie prend
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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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M
de la poésie de l espoir de la beauté merci à vous dans votre lumière intérieure<br /> je vous souhaite une lumineuse année 2020<br /> Monique
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