6 Mai 2022
Homme, respire ce qui ne naît ni ne meurt avec toi
Ris, ris de tout, de rien, de ton effroi
Ce que nous percevons c’est nous-même
Nostalgie de la trace perdue d’un poème
Braconne tes vers magnétiques
Aux muses des dorsales océaniques
Aux verts geysers de soufre
À l’épouvante sans fond des gouffres
Méfie-toi des mots anciens qui veulent dire quelque chose
Métamorphose la narcose de la glose
Rappelle-toi, les paroles orphelines de l’amour
Enfantent la mort en nous rendant sourds
Secoue les mots par la fenêtre de ton insouciance
Jusqu’à ce qu’ils retrouvent la transparence
Des crevasses où ils semblaient assoupis en grappes de mots métamorphiques
Géologiques, quantiques, atomiques
Quand tu es débordé par l’immensité
Bouche de feu de paroles telluriques à l’inconcevable sismicité
Réinvente une structure tectonique du langage
Un tumulte géographique sans paysage
L’inquiétude crée la dispersion
Pourquoi avoir peur d’un monde que nous créons ?
Si tu veux faire l’amour avec le corps étincelant de ton intimité
Ne laisse jamais le soleil oublier l’obscurité
Les murs tomberont
Quand nous cesserons de nous noyer dans ce que nous voyons
Homme, ne succombe pas à la manière collective de porter ton propre deuil
Ne concède jamais que la lumière ne vient que de l’œil
L’existence, un voilier rouillé sur un océan d’amour
Le capitaine envoie le gabier tout en haut du mât pour repérer le parcours
Sa pensée est une prison
L’équipage tourne, tourne en rond
Lève-toi comme se lèvent les matins
Sans jamais s’inquiéter de leur fin
Pète au nez inquisiteur du masque de la mort
Toutes les nuits meurent et renaissent dans l’aurore
C’est éternellement le même qui écrit
Non né d’un corps dans un cri
homme, respire ce qui ne naît ni ne meurt avec toi
Ris, ris de tout, de rien, de ton effroi.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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