13 Mars 2022
Pan pan pan, ça rafale lourd, les grains de sable volent, je me demande si je n’ai pas percé un nuage. Mais non, nous sommes en plein désert, le ciel n’est pas encore tombé sur la terre, « calme-toi Jean-Pierre », me crie Moïse de son buisson ardent. C’est la première fois que j’épaule à l’aveuglette un pistolet mitrailleur.
Avec mon pote, nous auto-stoppons innocemment sur la route asphaltée qui rejoint le canal de Suez à travers le désert du Sinaï. Débarquent six trouffions israéliens qui tendent le pouce avec un transistor braillard à la main. Et qu’est-ce qui jaillit des ondes ? « Hotel California ». Nous suspendons notre souffle. Ce morceau légendaire des Eagles nous fait immédiatement songer à une synthèse de l’esprit hippie de la Californie avec son impressionnant solo de guitare de Glenn Frey.
La chanson, qui dure plus de six minutes – un record pour l'époque –, retrace en effet la fuite d'un individu, enfermé entre les quatre murs d'un hôtel qui s'avère en réalité un centre de désintoxication dont il ne pourra jamais sortir. Et si ça parlait, disons métaphoriquement, de la prison apparemment dorée de notre confort matérialiste ?
Et comme il est midi et que tout le monde doit être en train de manger et qu’aucune voiture ne se présente, nos six trouffions arrogants, tout excités, nous montrent comment on fait mumuse avec leurs joujoux. On ne sait pas trop s’ils ont ou pas le droit de jouer à la guéguerre d’une manière aussi démonstrative et gratuite, mais pendant que les Eagles nous souhaitent la bienvenue à l’Hôtel de la Californie, nous rafalons ciel et désert tandis qu’un des soldats surveille la route. Ça n’est sans doute pas le bon moment pour eux qu’un véhicule apparaisse, et encore moins conduit par un gradé de l’armée israélienne !
Hotel California, Eagles
On a dark desert highway
Sur une sombre route du désert
Cool wind in my hair
Un vent frais passe dans mes cheveux
Warm smell of colitas)
La senteur tiède des colitas
Rising up through the air
S'élevant dans l'atmosphère
Up ahead in the distance
Devant, plus loin
I saw a shimmering light
J'aperçus une lumière vacillante
My head grew heavy, and my sight grew dim
Ma tête devint lourde et ma vue s'obscurcit
I had to stop for the night
Je dus m'arrêter pour la nuit
There she stood in the doorway
Elle se tenait debout dans l'encadrement de la porte
I heard the mission bell
J'entendis la cloche de l'église
And I was thinking to myself
Et je pensais en mon for intérieur
This could be Heaven or this could be Hell
Ça pourrait être le paradis comme ça pourrait être l'enfer
Then she lit up a candle
Puis elle alluma une chandelle
And she showed me the way
Et me montra le chemin
There were voices down the corridor
Il y avait des voix au fond du couloir
I thought I heard them say
Il me sembla les entendre dire
Welcome to the Hotel California
Bienvenue à l'Hôtel California
Such a lovely place
Quel endroit délicieux
Such a lovely face
Quel visage ravissant
Plenty of room at the Hotel California
Il y a plein de place à l'Hôtel California
Any time of year
Tout au long de l'année
You can find it here
Vous pouvez en trouver ici
Her mind is Tiffany-twisted,
Son esprit est perverti par Tiffany
She got the Mercedes bends
Elle a les courbes d'une Mercedes
She's got a lot of pretty, pretty boys
Elle a plein de très, très beaux mecs
That she calls friends
Qu'elle appelle ses amis
How they dance in the courtyard
Comme ils dansent dans la cour
Sweet summer sweat
Douce sueur estivale
Some dance to remember
Certains dansent pour se souvenir
Some dance to forget
D'autres pour oublier
So I called up the Captain
Alors j'ai appelé le Capitaine
Please bring me my wine
Apportez-moi mon vin s'il vous plait
He said
Il m'a répondu
We haven't had that spirit here since 1969
Nous n'avons plus cet alcool depuis 1969
And still those voices are calling from far away
Et toujours ces voix qui m'appellent de loin
Wake you up in the middle of the night
Qui te réveillent au milieu de la nuit
Just to hear them say
Juste pour les entendre dire
Welcome to the Hotel California
Bienvenue à l'Hôtel California
Such a lovely place
Quel endroit délicieux
Such a lovely face
Quel visage ravissant
They're livin' it up at the Hotel California
Ils font la noce à l'Hôtel California
What a nice surprise
Quelle agréable surprise
Bring your alibies
Présente tes bonnes raisons
Mirrors on the ceiling
Il y a des miroirs au plafond
Pink champagne on ice
Le champagne rose dans la glace
And she said
Et elle dit
We are all just prisoners here
Nous ne sommes tous ici que des prisonniers volontaires
Of our own device
De nos propres désirs matériels
And in the master's chambers
Et dans les chambres des maîtres d'hôtel
They gathered for the feast
Ils se réunirent pour le festin
They stab it with their steely knives
Ils la piquent avec leurs couteaux d'acier
But they just can't kill the beast
Mais ils ne peuvent tout simplement pas tuer la bête
Last thing I remember
La dernière chose dont je me souviens
I was running for the door
Je courais en direction de la porte
I had to find the passage back to the place I was before
Je devais trouver le chemin du retour vers l'endroit où j'étais avant
Relax said the nightman
Reste calme me dit un gardien de nuit
We are programmed to receive
Nous sommes programmés pour accueillir
You can check out any time you like
Tu peux régler ta note quand tu veux
But you can never leave
Mais tu ne pourras jamais partir.
Eagles perform "Hotel California" at the 1998 Rock & Roll Hall of Fame Induction Ceremony
Eagles perform "Hotel California" at the 1998 Rock & Roll Hall of Fame Induction Ceremony.Looking for more Induction Ceremony memories from Eagles? Visit the...
Bonne nouvelle ! good news : écouter du rock and roll serait bon pour le cœur !
Selon une étude réalisée par l'Institut de cardiologie de l'Université de Nis, en Serbie, l'écoute de la musique que nous aimons libère des endorphines du cerveau, ce qui, à terme, stimule notre santé vasculaire, des recherches suggérant que la musique rock peut augmenter notre circulation sanguine jusqu'à 26 %. Une circulation saine signifie une réduction de la pression sanguine et une diminution des risques de problèmes cardiaques. Voilà une excuse toute trouvée pour éviter d'aller à la salle de sport cette semaine !
Allez, soyons fous, glissons dans la fente à musique un p’tit CD des Doobie Brothers : « Long train running », par exemple. Et hop, aussitôt les endorphines sont à la fête et notre sang circule à fond les gamelles !
Le premier 33 tours à moi, bien à moi, que j’écoute quand je le veux sans demander au copain de me prêter son disque, ce sont les Creedence Clearwater Revival. Je l’achète en seconde main. Le titre de l’album, « Cosmo’s Factory », me fascine, aussi le nom du groupe : le renouvellement de la croyance de l’eau claire.
Même si le premier morceau sur la face A du disque est balafré – il a reçu une griffure banale, sans doute le saphir du bras – je l’écoute en boucle en gesticulant comme un jeune ado assoiffé sans le savoir d’endorphines libérées ! Quel endiablement de son ! Quelle batterie lourde, pesante, en un mot : cardiaque ! Tout ça c’est bon pour le système vasculaire, non ?
Leur musique évoque la moiteur marécageuse de la Louisiane, les rives du Mississipi qui ont inspiré tant de bluesmen. Voici du bayou rock, avec le jeu de guitare tout en trémolos de John Fogerty, la rythmique basique et hypnotique du C.C.R. comme on les appelle, musique dont les racines plongent dans le blues et la country music. Leur répertoire s’étale du bluegrass de Cotton Field à du rock menaçant.
On entre de plein pied dans une époque où l’on sophistique la musique, des effets divers apparaissent, des instruments orientaux comme dans les Beatles avec leur « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band », par exemple. Le C.C.R. n’utilise aucun artifice, c’est du rock brut, brutal, inquiétant, avec un peu de réverbération ici ou là, mais rien d’autre.
Et puis, est-ce une intro pour mes futures conférences ? Devant la classe de sixième médusée, je propose une dissertation sur la pop music. À ces élèves tranquilles en patte d’éf qui se bercent des chansons de Stone et Charden, Michel Delpech et consorts, je déballe l’artillerie lourde du C.C.R. aux Stooges hurleurs en passant par l’incendie de cris et de saturations de MC5.
Proud Mary, par Creedence Clearwater Revival
Proud Mary
Fière Mary
I Left a good job in the city,
J'ai quitté un bon travail en ville
Workin' for The Man ev'ry night and day,
Travaillant pour un type nuit et jour
And I never lost one minute of sleepin',
Et je n'ai jamais perdu une minute de sommeil
Worryin' 'bout the way things might have been.
M'inquiétant de la façon dont les choses pourraient se dérouler
(Chorus:)
Big wheel keep on turnin',
Les grosses roues tournent
Proud Mary keep on burnin',
Mary La Fière continue à brûler
Rollin', rollin', rollin' on the river.
Tournent tournent tournent sur la rivière
I cleaned a lot of plates in Memphis,
J'ai nettoyé pas mal de plats à Memphis
Pumped a lot of tane down in New Orleans,
Ressenti beaucoup de douleur en allant en Nouvelle Orléans
But I never saw the good side of the city,
Mais je n'ai jamais vu le bon côté de la ville
'Til I hitched a ride on a river boat queen.
Jusqu'à ce que je fasse un tour sur un bateau à aubes
(Chorus)
Rollin', rollin', rollin' on the river.
Tournent tournent tournent sur la rivière
If you come down to the river,
Si tu descends la rivière
Bet you gonna find some people who live.
Tu peux parier que tu trouveras des gens qui y vivent
You don't have to worry 'cause you have no money,
Tu n'as pas à t'inquiéter parce que tu n'as pas d'argent
People on the river are happy to give.
Les gens sur la rivière se font un plaisir de partager
(Chorus)
Rollin', rollin', rollin' on the river.
Tournent tournent tournent sur la rivière
Rollin', rollin', rollin' on the river...
Creedence Clearwater Revival - Proud Mary (1969)
Creedence Clearwater Revival , also referred to as Creedence and CCR, was an American rock band which recorded and performed from 1968 to 1972. The band init...
J’ai quinze ans – ça m’est arrivé, pas à vous ? C’est la première fois que l’on part en vacances avec les parents. On échoue, volontairement, dans la famille de la Marne, dans un bled où presqu’à chaque rencontre de voisins on boit du champagne comme du petit lait. Les adultes sont bourrés plus ou moins toute la sainte journée et moi, ado, je m’emmerde grandeur nature à les entendre déblatérer des inepties, le tout ponctué de rires forcés. Ah, les vacances en famille « ça fait partie des petits soucis quotidien que l’on aime bien », chante Sheila !
En passant devant les bacs à 33 tours mon père m’offre un disque tandis qu’en troupeau familial nous remplissons un chariot de boustifaille pour éponger les nombreux verres renversés dans les gosiers en goguette. Je ne peux évidemment pas lire les noms sur les pochettes de disque et mon père ne parle pas anglais. Il prononce comme il peut, disons le plus phonétiquement possible et le nom des Beatles dans la bouche du paternel se transforme, je n’exagère rien, en « bœuf attelé ». Victorieux je rentre chez les cousins avec sous le bras « Paranoid » du groupe britannique Black Sabbath.
La voix sépulcrale de Ozzy Osbourne me captive, me faisant pressentir que le diable et les puissances sombres doivent assurément hanter les paroles de leurs chansons volcaniques. Ce flirt avec l’obscur, l’apologie de sabbats noirs pour déchaîner des forces qui font peur à la morale bourgeoise collective qui m’étouffe, tout semble réuni pour s’éclater !
Ça fait du bien, quand on est ado, insatisfait, que l’on a plutôt honte de la famille, de se défouler en écoutant et réécoutant du heavy rock, surtout si les paroles crachent à la gueule de la bien-pensance des boulets chargés de poudre explosive et immorale. Je mets la musique à fond et je tourne tourne saute saute et ça me met dans un état de transe, état que le christianisme et toutes les religions officielles, voire d’État, reniflent le nez retroussé, car pour elles ça sent le soufre. Pour elles, oui, mais aussi pour mes parents et les cousins qui me reluquent comme si j’étais un extra-terrestre ou un prétendant à l’asile psychiatrique !
Black Sabbath, Paranoid
Finished with my woman
J'ai cassé avec ma copine
'cause she couldn't help me with my mind
Parce qu'elle ne pouvait pas soulager mon esprit
People think I'm insane
Les gens pensent que je suis cinglé
Because I am frowning all the time
Parce que j'ai tout le temps l'air menaçant
All day long I think of things
Toute la journée je pense à des choses
But nothing seems to satisfy
Mais rien ne semble me satisfaire
Think I'll lose my mind
Je pense que je vais perdre la tête
If I don't find something to pacify
Si tu ne trouves pas quelque chose pour m'apaiser
Can you help me, occupy my brain ?
Peux-tu m'aider, occuper mon esprit ?
Oh yeah !
I need someone to show me
J'ai besoin que quelqu'un me montre
The things in life that I can't find
Les choses que je ne peux trouver dans la vie
I can't see the things that make true
Je ne peux pas voir les choses qui font le vrai
Happiness, I must be blind
Bonheur, je dois être aveugle
Make a joke and I will sigh
Fais une blague et je soupirerai
And you will laugh and I will cry
Et tu riras et je pleurerais
Happiness I cannot feel
Je ne peux pas sentir la joie
And love to me is so unreal
Et pour moi, l'amour est quelque chose d'irréel
And so as you hear these words
Et donc pendant que tu entends ces mots
Telling you now of my state
Qui t'expliquent dans quell état je suis
I tell you to enjoy life
Je te dis de profiter de la vie
I wish I could but it's too late
J'aimerais pouvoir le faire mais il est trop tard.
BLACK SABBATH - "Paranoid" (Official Video)
The original music video for "Paranoid"Facebook: http://www.facebook.com/BlackSabbathInstagram: http://www.instagram.com/BlackSabbathTwitter: http://www.twit...
Bon, vous savez comme mézigue que rien n’est gratuit au sein de la société dite humaine, tout produit des effets, tout s’explique, tout est thérapeutique ou poison… Tout se vend. Tout s’achète. Tout dépend de la force de conviction et de la capacité de soumission de celui qui gobe les blablas…
Certains musicologues affirment que le maïs pousse mieux avec de la musique de Bach qu’avec du rock’n’roll. Par chance je ne suis pas un plan de maïs ! Ils prétendent aussi que la musique permet d'augmenter la sécrétion de dopamine, l’hormone « du bonheur ».
Lorsque l'on observe le cerveau d'un quidam en train de prendre du plaisir à écouter de la musique, c’est paraît-il le même mécanisme qui se déroule qu'avec la prise de drogues, la pratique d'une activité sexuelle, la consommation de chocolat… Ce parallèle aurait été fait par des chercheurs canadiens qui concluaient que l'écoute de la musique se traduirait dans notre cerveau par « sexe, drogues & rock’n'roll ! ».
Si l'on se demande encore pourquoi la musique est l'activité artistique la plus consommée dans notre société, c'est simple : vous avez la réponse à la ligne du dessus, non ? !
Attention, un phénomène arrive avec ce début de l'année 2009 ! Son nom ? Charlie Winston.
Charlie Winston est un chanteur et compositeur anglais de 30 ans, frère de Tom Baxter, un autre chanteur ayant sorti deux albums au Royaume-Uni. C'est aussi un groupe, appelé également Charlie Winston & The Oxymorons. Sa musique est un mélange de folk/soul/jazz et n'est pas sans rappeler par ses textes aussi, les États-Unis des années 30, les films de James Dean ainsi que l'œuvre de Jack Kerouac et son fameux livre « Sur la route ».
On ne peut pas, en l’écoutant, s'empêcher de penser à Bob Dylan et la folk des années 60.
Like A Hobo, par Charlie Winston :
Like A Hobo
(Comme un vagabond)
I always know, since I was a young boy
J'ai toujours su depuis que j'étais un petit garçon
In this world everything is good as bad
Que dans ce monde, il y avait autant de bon que de mauvais
Now my father told me always speak a true word
Mon père m'a dit « Parle toujours vrai »
And I have to say that it was the best advice I've had.
Et je dois dire que c'est le meilleur conseil que j'ai jamais reçu
Because something burns inside of of me, it's every things I'd long to be
Car quelque chose brûle en moi, c'est tout ce à quoi j'aspire
And lies they only stop me from feeling free.
Et les mensonges, ils servent juste à m'empêcher de me sentir libre
Oh like a hobo from a broken home
Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Like a hobo from a broken home
Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter...
I never yearned for anybody's fortune
Je n'ai jamais envié le sort de quiconque
The less I have the more I am a happy man
Moins je possède de choses, et plus je suis heureux
And my mother told me always keep your head on
Et ma mère m'a dit "Garde toujours la tête sur les épaules"
Because some may praise you just to get what they want
Car certains pourraient te flatter juste pour obtenir ce qu'ils veulent
And I said mother I am not afraid
Et j'ai dit : "maman je n'ai pas peur"
They would take what they would take
Ils prendront ce qu'ils prendront
And what would life be like without a few mistake ?
Et puis que serait la vie sans quelques petites erreurs ?
Oh like a hobo from a broken home
Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Like a hobo from a broken home
Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Oh like a hobo from a broken home
Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Like a hobo from a broken home
Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Ah ah ah ah ah ah ah ah... non, non, non ...
Oh like a hobo from a broken home
Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
Nothin gonna stop me
Rien ne pourra m'arrêter
Like a hobo from a broken home
Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé
CHARLIE WINSTON - Like A Hobo (Official Video)
Single extrait du premier album "Hobo" de CHARLIE WINSTON déjà disponible : http://bit.ly/iTunes_HoboSuivez les actualités de CHARLIE WINSTON : www.charliewi...
Je confirme, avec le camarade Nietzsche : " La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. "
1986, « On the Beach », Chris Rea. Ça, si c’est pas les vacances, le soleil, la plage, des corps qui ont envie de se prendre, déprendre, l’insouciance, je me mords un œil !
Je voyageais en Océanie – faut bien être quelque part ! – entre l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Ce soir-là, en rentrant à la pension, fatigué mais heureux, j’entends à la radio pour la toute première fois « On the Beach », de Chris Rea. La voix du chanteur est chaude, la guitare en égrainage de notes acidulées est joyeuse. Un pouvoir hypnotique se dégage de l’ensemble musical.
Ça fait du bien, la découverte de cette chanson, après une longue marche dans les Canyons, cascades aux eaux pures tombant dans des vasques ombragées par une végétation luxuriante, après quelques frayeurs suite à des glissades incontrôlées sur les racines d’arbres gigantesques. Cette plage musicale intime, un peu comme notre propre souffle, notre propre battement de cœur, coule à travers moi ses bleus lagons, ses perles turquoise et émeraude, aigue-marine, son sable de poussière blanche de millions de coquillages concassés. C’est l’été mis en chanson. Un hamac me tend ses bras de toile, je m’y allonge avec un verre de jus de noix de coco réhaussé d’un trait de rhum et en toile de fond sonore les criailleries des oiseaux de mer.
On The Beach, par Chris Rea - Sur la Plage.
Between the eyes of love I call your name
Avec les yeux de l'amour, je t'appelle
Behind those guarded walls I used to go
Derrière ces murs gardés où j'avais l'habitude d'aller
Upon a summer wind there's a certain melody
Par un vent d'été, il y a une certaine mélodie
Takes me back to the place that I know
Qui me ramène à l'endroit que je connais
On the beach
Sur la plage
Down on the beach
Le long de la plage
The secrets of the summer I will keep
Les secrets de l'été que je garderai
The sands of time will blow a mystery
Les sables du temps souffleront un mystère
No-one but you and I
Personne en dehors de toi et moi
Underneath that moonlit sky
Sous ce ciel de clair de lune
Take me back to the place that I know
Qui me ramène à l'endroit que je connais
On the beach
Sur la plage
Down on the beach (x 2)
Forever in my dreams my heart will be
Pour toujours dans mes rêves mon cœur sera
Hanging on to this sweet memory
Accroché à ce doux souvenir
A day of strange desire
Un jour d'étrange désir
And a night that burned like fire
Et une nuit qui brûlait comme le feu
Take me back to the place that I know
Et qui me ramène à l'endroit que je connais
On the beach...
J’ai connu « The City » de Mark-Almond, chanson datant de 1971, bien des années après sa parution. C’était en Tanzanie, chez des expatriés autrichiens qui nous hébergèrent deux nuits – si ma mémoire est fidèle… j’en doute.
Bien que c’était tout à fait illégal, nous venions de traverser à pied et en stop le parc national de Seringeti (en langue Massaï, Seringeti signifie plaines infinies). Des gnous par dizaines, des impalas, deux girafes, pas de big five, si ce n’est que très loin, deux éléphants qui semblaient ne pas nous avoir repérés ; c’était peut-être mieux pour nous ! En marchant sous le soleil impitoyable de l’Afrique de l’Est défilaient dans ma mémoire en ébullition les aventures de Patricia tirées du livre « Le Lion », de Joseph Kessel. Je m’attendais à voir surgir King, le lion, et bien sûr Kihoro, le chauffeur du père de cette fillette d’à peine dix ans qui veillait sur elle quand elle s’échappait dans la brousse.
« The City ». Cette chanson, avec sa colonne vertébrale de notes claires en piano, me parut aussi intime que deux peaux s’explorant dans la touffeur d’une nuit tropicale sous une moustiquaire rassurante.
Down by a redwood tree
Yes, I slept last night in the open
Just to let, just to let, just to let my soul free
I don't want to know, I don't want to go,
I don't want to go back into the city.
It's just a long long long lonely taxi ride
Going nowhere.
Well, I slept last night in the open
(It gets so hot in the city)
Down by a redwood tree
(It gets so hot in the city)
Yes, I slept last night in the open
Just to let, just to let, just to let my soul free.
I don't want to know, I don't want to go,
I don't want to go back into the city.
It's just a long long long lonely taxi ride
Going nowhere.
Eh bien, j'ai dormi la nuit dernière en plein air
Près d'un séquoia
Oui, j'ai dormi la nuit dernière en plein air
Juste pour laisser, juste pour laisser, juste pour laisser mon âme libre
Je ne veux pas savoir, je ne veux pas y aller,
Je ne veux pas retourner en ville.
C'est juste un long long trajet en taxi solitaire
Ne va nulle part.
Eh bien, j'ai dormi la nuit dernière en plein air
(Il fait tellement chaud en ville)
Près d'un séquoia
Oui, j'ai dormi la nuit dernière en plein air
Juste pour laisser, juste pour laisser, juste pour laisser mon âme libre.
Je ne veux pas savoir, je ne veux pas y aller,
Je ne veux pas retourner en ville.
C'est juste un long long trajet en taxi solitaire.
Mark-Almond Band - The City (1978 studio version).
The City by Jon Mark and Johnny Almond, from ''Other People's Rooms'' 1978
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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