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Route et esprit rock/ 5

Route et esprit rock/ 5
Route et esprit rock/ 5
Route et esprit rock/ 5

Pan pan pan, ça rafale lourd, les grains de sable volent, je me demande si je n’ai pas percé un nuage. Mais non, nous sommes en plein désert, le ciel n’est pas encore tombé sur la terre, « calme-toi Jean-Pierre », me crie Moïse de son buisson ardent. C’est la première fois que j’épaule à l’aveuglette un pistolet mitrailleur.

Avec mon pote, nous auto-stoppons innocemment sur la route asphaltée qui rejoint le canal de Suez à travers le désert du Sinaï.  Débarquent six trouffions israéliens qui tendent le pouce avec un transistor braillard à la main. Et qu’est-ce qui jaillit des ondes ? « Hotel California ». Nous suspendons notre souffle. Ce morceau légendaire des Eagles nous fait immédiatement songer à une synthèse de l’esprit hippie de la Californie avec son impressionnant solo de guitare de Glenn Frey.

La chanson, qui dure plus de six minutes – un record pour l'époque –, retrace en effet la fuite d'un individu, enfermé entre les quatre murs d'un hôtel qui s'avère en réalité un centre de désintoxication dont il ne pourra jamais sortir. Et si ça parlait, disons métaphoriquement, de la prison apparemment dorée de notre confort matérialiste ?

Et comme il est midi et que tout le monde doit être en train de manger et qu’aucune voiture ne se présente, nos six trouffions arrogants, tout excités, nous montrent comment on fait mumuse avec leurs joujoux. On ne sait pas trop s’ils ont ou pas le droit de jouer à la guéguerre d’une manière aussi démonstrative et gratuite, mais pendant que les Eagles nous souhaitent la bienvenue à l’Hôtel de la Californie, nous rafalons ciel et désert tandis qu’un des soldats surveille la route. Ça n’est sans doute pas le bon moment pour eux qu’un véhicule apparaisse, et encore moins conduit par un gradé de l’armée israélienne !

Hotel California, Eagles

On a dark desert highway

Sur une sombre route du désert

Cool wind in my hair

Un vent frais passe dans mes cheveux

Warm smell of colitas)

La senteur tiède des colitas

Rising up through the air

S'élevant dans l'atmosphère

Up ahead in the distance

Devant, plus loin

I saw a shimmering light

J'aperçus une lumière vacillante

My head grew heavy, and my sight grew dim

Ma tête devint lourde et ma vue s'obscurcit

I had to stop for the night

Je dus m'arrêter pour la nuit

There she stood in the doorway

Elle se tenait debout dans l'encadrement de la porte

I heard the mission bell

J'entendis la cloche de l'église

And I was thinking to myself

Et je pensais en mon for intérieur

This could be Heaven or this could be Hell

Ça pourrait être le paradis comme ça pourrait être l'enfer

Then she lit up a candle

Puis elle alluma une chandelle

And she showed me the way

Et me montra le chemin

There were voices down the corridor

Il y avait des voix au fond du couloir

I thought I heard them say

Il me sembla les entendre dire

Welcome to the Hotel California

Bienvenue à l'Hôtel California

Such a lovely place

Quel endroit délicieux

Such a lovely face

Quel visage ravissant

Plenty of room at the Hotel California

Il y a plein de place à l'Hôtel California

Any time of year

Tout au long de l'année

You can find it here

Vous pouvez en trouver ici

Her mind is Tiffany-twisted,

Son esprit est perverti par Tiffany

She got the Mercedes bends

Elle a les courbes d'une Mercedes

She's got a lot of pretty, pretty boys

Elle a plein de très, très beaux mecs

That she calls friends

Qu'elle appelle ses amis

How they dance in the courtyard

Comme ils dansent dans la cour

Sweet summer sweat

Douce sueur estivale

Some dance to remember

Certains dansent pour se souvenir

Some dance to forget

D'autres pour oublier

So I called up the Captain

Alors j'ai appelé le Capitaine

Please bring me my wine

Apportez-moi mon vin s'il vous plait

He said

Il m'a répondu

We haven't had that spirit here since 1969

Nous n'avons plus cet alcool depuis 1969

And still those voices are calling from far away

Et toujours ces voix qui m'appellent de loin

Wake you up in the middle of the night

Qui te réveillent au milieu de la nuit

Just to hear them say

Juste pour les entendre dire

Welcome to the Hotel California

Bienvenue à l'Hôtel California

Such a lovely place

Quel endroit délicieux

Such a lovely face

Quel visage ravissant

They're livin' it up at the Hotel California

Ils font la noce à l'Hôtel California

What a nice surprise

Quelle agréable surprise

Bring your alibies

Présente tes bonnes raisons

Mirrors on the ceiling

Il y a des miroirs au plafond

Pink champagne on ice

Le champagne rose dans la glace

And she said

Et elle dit

We are all just prisoners here

Nous ne sommes tous ici que des prisonniers volontaires

Of our own device

De nos propres désirs matériels

And in the master's chambers

Et dans les chambres des maîtres d'hôtel

They gathered for the feast

Ils se réunirent pour le festin

They stab it with their steely knives

Ils la piquent avec leurs couteaux d'acier

But they just can't kill the beast

Mais ils ne peuvent tout simplement pas tuer la bête

Last thing I remember

La dernière chose dont je me souviens

I was running for the door

Je courais en direction de la porte

I had to find the passage back to the place I was before

Je devais trouver le chemin du retour vers l'endroit où j'étais avant

Relax said the nightman

Reste calme me dit un gardien de nuit

We are programmed to receive

Nous sommes programmés pour accueillir

You can check out any time you like

Tu peux régler ta note quand tu veux

But you can never leave

Mais tu ne pourras jamais partir.

Bonne nouvelle ! good news : écouter du rock and roll serait bon pour le cœur !

Selon une étude réalisée par l'Institut de cardiologie de l'Université de Nis, en Serbie, l'écoute de la musique que nous aimons libère des endorphines du cerveau, ce qui, à terme, stimule notre santé vasculaire, des recherches suggérant que la musique rock peut augmenter notre circulation sanguine jusqu'à 26 %. Une circulation saine signifie une réduction de la pression sanguine et une diminution des risques de problèmes cardiaques. Voilà une excuse toute trouvée pour éviter d'aller à la salle de sport cette semaine !

Allez, soyons fous, glissons dans la fente à musique un p’tit CD des Doobie Brothers : « Long train running », par exemple. Et hop, aussitôt les endorphines sont à la fête et notre sang circule à fond les gamelles !

Le premier 33 tours à moi, bien à moi, que j’écoute quand je le veux sans demander au copain de me prêter son disque, ce sont les Creedence Clearwater Revival. Je l’achète en seconde main. Le titre de l’album, « Cosmo’s Factory », me fascine, aussi le nom du groupe : le renouvellement de la croyance de l’eau claire.  

Même si le premier morceau sur la face A du disque est balafré – il a reçu une griffure banale, sans doute le saphir du bras – je l’écoute en boucle en gesticulant comme un jeune ado assoiffé sans le savoir d’endorphines libérées ! Quel endiablement de son ! Quelle batterie lourde, pesante, en un mot : cardiaque ! Tout ça c’est bon pour le système vasculaire, non ?

Leur musique évoque la moiteur marécageuse de la Louisiane, les rives du Mississipi qui ont inspiré tant de bluesmen. Voici du bayou rock, avec le jeu de guitare tout en trémolos de John Fogerty, la rythmique basique et hypnotique du C.C.R. comme on les appelle, musique dont les racines plongent dans le blues et la country music. Leur répertoire s’étale du bluegrass de Cotton Field à du rock menaçant.

On entre de plein pied dans une époque où l’on sophistique la musique, des effets divers apparaissent, des instruments orientaux comme dans les Beatles avec leur « Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band », par exemple. Le C.C.R. n’utilise aucun artifice, c’est du rock brut, brutal, inquiétant, avec un peu de réverbération ici ou là, mais rien d’autre.

Et puis, est-ce une intro pour mes futures conférences ? Devant la classe de sixième médusée, je propose une dissertation sur la pop music. À ces élèves tranquilles en patte d’éf qui se bercent des chansons de Stone et Charden, Michel Delpech et consorts, je déballe l’artillerie lourde du C.C.R. aux Stooges hurleurs en passant par l’incendie de cris et de saturations de MC5.

Proud Mary, par Creedence Clearwater Revival

Proud Mary

Fière Mary

I Left a good job in the city,

J'ai quitté un bon travail en ville

Workin' for The Man ev'ry night and day,

Travaillant pour un type nuit et jour

And I never lost one minute of sleepin',

Et je n'ai jamais perdu une minute de sommeil

Worryin' 'bout the way things might have been.

M'inquiétant de la façon dont les choses pourraient se dérouler

(Chorus:)

Big wheel keep on turnin',

Les grosses roues tournent

Proud Mary keep on burnin',

Mary La Fière continue à brûler

Rollin', rollin', rollin' on the river.

Tournent tournent tournent sur la rivière

I cleaned a lot of plates in Memphis,

J'ai nettoyé pas mal de plats à Memphis

Pumped a lot of tane down in New Orleans,

Ressenti beaucoup de douleur en allant en Nouvelle Orléans

But I never saw the good side of the city,

Mais je n'ai jamais vu le bon côté de la ville

'Til I hitched a ride on a river boat queen.

Jusqu'à ce que je fasse un tour sur un bateau à aubes

(Chorus)

Rollin', rollin', rollin' on the river.

Tournent tournent tournent sur la rivière

If you come down to the river,

Si tu descends la rivière

Bet you gonna find some people who live.

Tu peux parier que tu trouveras des gens qui y vivent

You don't have to worry 'cause you have no money,

Tu n'as pas à t'inquiéter parce que tu n'as pas d'argent

People on the river are happy to give.

Les gens sur la rivière se font un plaisir de partager

(Chorus)

Rollin', rollin', rollin' on the river.

Tournent tournent tournent sur la rivière

Rollin', rollin', rollin' on the river...

 

J’ai quinze ans – ça m’est arrivé, pas à vous ? C’est la première fois que l’on part en vacances avec les parents. On échoue, volontairement, dans la famille de la Marne, dans un bled où presqu’à chaque rencontre de voisins on boit du champagne comme du petit lait. Les adultes sont bourrés plus ou moins toute la sainte journée et moi, ado, je m’emmerde grandeur nature à les entendre déblatérer des inepties, le tout ponctué de rires forcés. Ah, les vacances en famille « ça fait partie des petits soucis quotidien que l’on aime bien », chante Sheila !

En passant devant les bacs à 33 tours mon père m’offre un disque tandis qu’en troupeau familial nous remplissons un chariot de boustifaille pour éponger les nombreux verres renversés dans les gosiers en goguette. Je ne peux évidemment pas lire les noms sur les pochettes de disque et mon père ne parle pas anglais. Il prononce comme il peut, disons le plus phonétiquement possible et le nom des Beatles dans la bouche du paternel se transforme, je n’exagère rien, en « bœuf attelé ». Victorieux je rentre chez les cousins avec sous le bras « Paranoid » du groupe britannique Black Sabbath.

La voix sépulcrale de Ozzy Osbourne me captive, me faisant pressentir que le diable et les puissances sombres doivent assurément hanter les paroles de leurs chansons volcaniques. Ce flirt avec l’obscur, l’apologie de sabbats noirs pour déchaîner des forces qui font peur à la morale bourgeoise collective qui m’étouffe, tout semble réuni pour s’éclater !

Ça fait du bien, quand on est ado, insatisfait, que l’on a plutôt honte de la famille, de se défouler en écoutant et réécoutant du heavy rock, surtout si les paroles crachent à la gueule de la bien-pensance des boulets chargés de poudre explosive et immorale. Je mets la musique à fond et je tourne tourne saute saute et ça me met dans un état de transe, état que le christianisme et toutes les religions officielles, voire d’État, reniflent le nez retroussé, car pour elles ça sent le soufre. Pour elles, oui, mais aussi pour mes parents et les cousins qui me reluquent comme si j’étais un extra-terrestre ou un prétendant à l’asile psychiatrique !

Black Sabbath, Paranoid

Finished with my woman

J'ai cassé avec ma copine

'cause she couldn't help me with my mind

Parce qu'elle ne pouvait pas soulager mon esprit

People think I'm insane

Les gens pensent que je suis cinglé

Because I am frowning all the time

Parce que j'ai tout le temps l'air menaçant

All day long I think of things

Toute la journée je pense à des choses

But nothing seems to satisfy

Mais rien ne semble me satisfaire

Think I'll lose my mind

Je pense que je vais perdre la tête

If I don't find something to pacify

Si tu ne trouves pas quelque chose pour m'apaiser

Can you help me, occupy my brain ?

Peux-tu m'aider, occuper mon esprit ?

Oh yeah !

I need someone to show me

J'ai besoin que quelqu'un me montre

The things in life that I can't find

Les choses que je ne peux trouver dans la vie

I can't see the things that make true

Je ne peux pas voir les choses qui font le vrai

Happiness, I must be blind

Bonheur, je dois être aveugle

Make a joke and I will sigh

Fais une blague et je soupirerai

And you will laugh and I will cry

Et tu riras et je pleurerais

Happiness I cannot feel

Je ne peux pas sentir la joie

And love to me is so unreal

Et pour moi, l'amour est quelque chose d'irréel

And so as you hear these words

Et donc pendant que tu entends ces mots

Telling you now of my state

Qui t'expliquent dans quell état je suis

I tell you to enjoy life

Je te dis de profiter de la vie

I wish I could but it's too late

J'aimerais pouvoir le faire mais il est trop tard.

Bon, vous savez comme mézigue que rien n’est gratuit au sein de la société dite humaine, tout produit des effets, tout s’explique, tout est thérapeutique ou poison… Tout se vend. Tout s’achète. Tout dépend de la force de conviction et de la capacité de soumission de celui qui gobe les blablas…   

Certains musicologues affirment que le maïs pousse mieux avec de la musique de Bach qu’avec du rock’n’roll. Par chance je ne suis pas un plan de maïs ! Ils prétendent aussi que la musique permet d'augmenter la sécrétion de dopamine, l’hormone « du bonheur ».

Lorsque l'on observe le cerveau d'un quidam en train de prendre du plaisir à écouter de la musique, c’est paraît-il le même mécanisme qui se déroule qu'avec la prise de drogues, la pratique d'une activité sexuelle, la consommation de chocolat… Ce parallèle aurait été fait par des chercheurs canadiens qui concluaient que l'écoute de la musique se traduirait dans notre cerveau par « sexe, drogues & rock’n'roll ! ».

Si l'on se demande encore pourquoi la musique est  l'activité artistique la plus consommée dans notre société, c'est simple : vous avez la réponse à la ligne du dessus, non ? !

 Attention, un phénomène arrive avec ce début de l'année 2009 ! Son nom ? Charlie Winston.

Charlie Winston est un chanteur et compositeur anglais de 30 ans, frère de Tom Baxter, un autre chanteur ayant sorti deux albums au Royaume-Uni. C'est aussi un groupe, appelé également Charlie Winston & The Oxymorons. Sa musique est un mélange de folk/soul/jazz et n'est pas sans rappeler par ses textes aussi, les États-Unis des années 30, les films de James Dean ainsi que l'œuvre de Jack Kerouac et son fameux livre « Sur la route ».

On ne peut pas, en l’écoutant, s'empêcher de penser à Bob Dylan et la folk des années 60.

Like A Hobo, par Charlie Winston :

Like A Hobo

(Comme un vagabond)

I always know, since I was a young boy

J'ai toujours su depuis que j'étais un petit garçon

In this world everything is good as bad

Que dans ce monde, il y avait autant de bon que de mauvais

Now my father told me always speak a true word

Mon père m'a dit « Parle toujours vrai »

And I have to say that it was the best advice I've had.

Et je dois dire que c'est le meilleur conseil que j'ai jamais reçu

Because something burns inside of of me, it's every things I'd long to be

Car quelque chose brûle en moi, c'est tout ce à quoi j'aspire

And lies they only stop me from feeling free.

Et les mensonges, ils servent juste à m'empêcher de me sentir libre

Oh like a hobo from a broken home

Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Like a hobo from a broken home

Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter...

I never yearned for anybody's fortune

Je n'ai jamais envié le sort de quiconque

The less I have the more I am a happy man

Moins je possède de choses, et plus je suis heureux

And my mother told me always keep your head on

Et ma mère m'a dit "Garde toujours la tête sur les épaules"

Because some may praise you just to get what they want

Car certains pourraient te flatter juste pour obtenir ce qu'ils veulent

And I said mother I am not afraid

Et j'ai dit : "maman je n'ai pas peur"

They would take what they would take

Ils prendront ce qu'ils prendront

And what would life be like without a few mistake ?

Et puis que serait la vie sans quelques petites erreurs ?

Oh like a hobo from a broken home

Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Like a hobo from a broken home

Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Oh like a hobo from a broken home

Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Like a hobo from a broken home

Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Ah ah ah ah ah ah ah ah... non, non, non ...

Oh like a hobo from a broken home

Oh, tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

Nothin gonna stop me

Rien ne pourra m'arrêter

Like a hobo from a broken home

Tel un vagabond arrivant d'un foyer brisé

 

 

 

Je confirme, avec le camarade Nietzsche : " La vie sans musique est tout simplement une erreur, une fatigue, un exil. "

1986, « On the Beach », Chris Rea. Ça, si c’est pas les vacances, le soleil, la plage, des corps qui ont envie de se prendre, déprendre, l’insouciance, je me mords un œil !

 Je voyageais en Océanie – faut bien être quelque part ! – entre l’île des Pins en Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française. Ce soir-là, en rentrant à la pension, fatigué mais heureux,  j’entends à la radio pour la toute première fois « On the Beach », de Chris Rea. La voix du chanteur est chaude, la guitare en égrainage de notes acidulées est joyeuse. Un pouvoir hypnotique se dégage de l’ensemble musical.

Ça fait du bien, la découverte de cette chanson, après une longue marche dans les Canyons, cascades aux eaux pures tombant dans des vasques ombragées par une végétation luxuriante, après quelques frayeurs suite à des glissades incontrôlées sur les racines d’arbres gigantesques. Cette plage musicale intime, un peu comme notre propre souffle, notre propre battement de cœur, coule à travers moi ses bleus lagons,  ses perles turquoise et émeraude, aigue-marine, son sable de poussière blanche de millions de coquillages concassés. C’est l’été mis en chanson. Un hamac me tend ses bras de toile, je m’y allonge avec un verre de jus de noix de coco réhaussé d’un trait de rhum et en toile de fond sonore les criailleries des oiseaux de mer.

On The Beach, par Chris Rea - Sur la Plage.

Between the eyes of love I call your name

Avec les yeux de l'amour, je t'appelle

Behind those guarded walls I used to go

Derrière ces murs gardés où j'avais l'habitude d'aller

Upon a summer wind there's a certain melody

Par un vent d'été, il y a une certaine mélodie

Takes me back to the place that I know

Qui me ramène à l'endroit que je connais

On the beach

Sur la plage

Down on the beach

Le long de la plage

The secrets of the summer I will keep

Les secrets de l'été que je garderai

The sands of time will blow a mystery

Les sables du temps souffleront un mystère

No-one but you and I

Personne en dehors de toi et moi

Underneath that moonlit sky

Sous ce ciel de clair de lune

Take me back to the place that I know

Qui me ramène à l'endroit que je connais

On the beach

Sur la plage

Down on the beach (x 2)

Forever in my dreams my heart will be

Pour toujours dans mes rêves mon cœur sera

Hanging on to this sweet memory

Accroché à ce doux souvenir

A day of strange desire

Un jour d'étrange désir

And a night that burned like fire

Et une nuit qui brûlait comme le feu

Take me back to the place that I know

Et qui me ramène à l'endroit que je connais

On the beach...

J’ai connu « The City » de Mark-Almond, chanson datant de 1971, bien des années après sa parution. C’était en Tanzanie, chez des expatriés autrichiens qui nous hébergèrent deux nuits – si ma mémoire est fidèle… j’en doute.

Bien que c’était tout à fait illégal, nous venions de traverser à pied et en stop le parc national de Seringeti (en langue Massaï, Seringeti signifie plaines infinies). Des gnous par dizaines, des impalas, deux girafes, pas de big five, si ce n’est que très loin, deux éléphants qui semblaient ne pas nous avoir repérés ; c’était peut-être mieux pour nous ! En marchant sous le soleil impitoyable de l’Afrique de l’Est défilaient dans ma mémoire en ébullition les aventures de Patricia tirées du livre « Le Lion », de Joseph Kessel. Je m’attendais à voir surgir King, le lion, et bien sûr Kihoro, le chauffeur du père de cette fillette d’à peine dix ans qui veillait sur elle quand elle s’échappait dans la brousse.

« The City ». Cette chanson, avec sa colonne vertébrale de notes claires en piano, me parut aussi intime que deux peaux s’explorant dans la touffeur d’une nuit tropicale sous une moustiquaire rassurante.

Down by a redwood tree

Yes, I slept last night in the open

Just to let, just to let, just to let my soul free

I don't want to know, I don't want to go,

I don't want to go back into the city.

It's just a long long long lonely taxi ride

Going nowhere.

Well, I slept last night in the open

(It gets so hot in the city)

Down by a redwood tree

(It gets so hot in the city)

Yes, I slept last night in the open

Just to let, just to let, just to let my soul free.

I don't want to know, I don't want to go,

I don't want to go back into the city.

It's just a long long long lonely taxi ride

Going nowhere.

 

Eh bien, j'ai dormi la nuit dernière en plein air

Près d'un séquoia

Oui, j'ai dormi la nuit dernière en plein air

Juste pour laisser, juste pour laisser, juste pour laisser mon âme libre

Je ne veux pas savoir, je ne veux pas y aller,

Je ne veux pas retourner en ville.

C'est juste un long long trajet en taxi solitaire

Ne va nulle part.

Eh bien, j'ai dormi la nuit dernière en plein air

(Il fait tellement chaud en ville)

Près d'un séquoia

Oui, j'ai dormi la nuit dernière en plein air

Juste pour laisser, juste pour laisser, juste pour laisser mon âme libre.

Je ne veux pas savoir, je ne veux pas y aller,

Je ne veux pas retourner en ville.

C'est juste un long long trajet en taxi solitaire.

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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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