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Hommage à un pouce levé. 

Hommage à un pouce levé. 
Hommage à un pouce levé. 
Hommage à un pouce levé. 

Une pancarte, une destination

Toutes sortes de légendes urbaines autour de l’auto-stoppeur

Certains conducteurs accélèrent, d’autres freinent, d’autres sont dans l’hésitation

Cette silhouette solitaire fait envie, pitié, peur. 

 

Sa maison, un sac-à-dos

Devant, derrière, sous ses pieds, un ruban de terre ou d’asphalte

Ici, odeur de lessive, puanteur d’usine, là un air de salsa ou de fado

Pour dormir, un lit ou un fossé, une halte. 

 

L’art du pouce levé

Être debout au bord d’une route et attendre sereinement, attendre

Mais toujours prêt à y aller

En s’offrant aux regards qui toisent et en se laissant surprendre.

 

Plus l’amour du trajet que de la destination

La jubilation de s’asseoir dans l’habitacle d’un inconnu

De découvrir un lieu, une culture, d’autres façons

Et repérer que parfois il n’est pas le bienvenu.

 

Tonga, van bariolé, taxi de brousse, dromadaire, dolmus, Rolls Royce, tracteur

Tout type de véhicule est opportun pour bouger

Pour aller voir et se faire voir ailleurs

Pour se raconter que là-bas quelque chose va changer !

 

Là, il est assis sur une moto de foudre et de graisse derrière un pilote frapadingue

Dans un ailleurs tropical, il glisse en pirogue sur un fleuve aux eaux troubles

En Makedonía, il dort dans un squat cradingue

La route pour lui c’est un peu du quitte ou double.

 

Un nom de ville, de rivière l’attire, il dresse sa voile

Mais si le vent ne souffle pas dans le sens escompté

Tant pis, pour rêver lui reste le vertige des étoiles

L’espérance de demains enchantés.

 

Dromomanie, fugue dissociative, névrose vagabonde

Les psys classifient, on est suspect quand on est nomade

On peut aimer un chien, une femme mais pas les routes du monde

Quand on sort de la norme on est perçu comme malade.

 

Des fugues, d’autres en ont fait

Par exemple, Jean-Sébastien Bach, on ne l’a toujours pas retrouvé !

Zeus condamna le géant Atlas à devenir du ciel un portefaix

L’auto-stoppeur sème ses rêves comme grains de sénevé.

 

La chance dépend-t-elle de sa dégaine ?

Il ne sait pas pourquoi en bordure du chemin les saules pleurent

Il est on the road again, again

Il butine le monde comme l’abeille la fleur.

 

Ici un ciel bleu qui n’a plus ses menstrues,

La poussière recouvre le monde,

Où sont partis les beaux nuages ventrus ?

la poussière se souvient-elle des formes qu’elle émonde ?

 

Un coup de blues sans guitare

Une ville d’un bout du monde endormie

Et pourtant il n’est pas tard

C’est à croire qu’est passée par là une épidémie !

 

Il sait que le futur est le lieu du désir

Mais que tout élan est imbibé de craintes

Celles de ne pas réussir

Reste à être ami avec le vent qui ne laisse aucune empreinte.

 

À son pouce, une alliance

Souvenir d’une femme au pays qui l’a congédié

Parfois le saisit une nostalgie de l’odeur du figuier sauvage de l’enfance

Il se réfugie alors dans l’horizon, dans le ciel incendié.

 

Une pancarte, une destination

Sur les lèvres une rengaine

Il a eu un travail, vécu quelques semaines en colocation

Puis il est reparti on the road again, again.

Hommage à un pouce levé. 
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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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