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Antoine vagabond du rail

Avec Antoine à Laboule

Avec Antoine à Laboule

Hommage à un invité, Antoine vagabond du rail,

 

Considération culturelle des chiens guides

A travers l’émission d'Eric Lange, allô la planète, sur France Inter, du lundi au jeudi soir entre 23 h et 1 h, j’ai rencontré par les ondes ce jeune homme aveugle aventureux et je suis ravi d’insérer un de ses textes qui nous donne le parfum de son quotidien. Il nous parle de son chien guide, comment est-il perçu dans d’autres cultures que la nôtre.

Antoine voyage avec son chien mais aussi une clarinette en vu de jouer avec des musiciens rencontrés.

Je lui laisse la parole, ou plutôt l’écriture.

 

Présentation :

Il y a un type qui un jour a pris son chien, son sac à dos et sa canne blanche pour se promener en train à travers l'Europe et l'Asie.

Bien sûr, il y a réfléchi avant, surtout à comment se débrouiller pour être le plus libre de ses mouvements.

Résultat, je vagabonde de droite et de gauche avec mon chien guide. But avoué, l'Inde. Je crois bien que si j'ai fixé un but ce n'est que pour avoir une trame minimale en tête.

N'allez pas croire que cela n'est pas pensé. J'ai beaucoup travaillé pour préparer ce voyage. Aspect matériel, administratif, logistique, équipement...

Mais j'ai orienté cette expédition dans le sens de la plus grande liberté de mouvements possible.

 Voilà tout ce que j’arrive à te sortir ami Jean-Pierre.

Anthony.

 

Chers tous !

 Il pleut pas mal aujourd'hui sur Tbilissi, cela commence à tourner au beau mais ce n'est pas encore ça, je peux prendre pas mal de temps pour vous écrire.

Vous êtes plusieurs à m'avoir demandé régulièrement des nouvelles du toutou. C'est vrai qu'en fait, je n'en parle qu'incidemment dans mes lettres sans jamais lui consacrer une vraie place.

Sans anthropomorphisme, c'est bête !!! Sa présence changeant pas mal la physionomie de mon voyage, ne serait-ce qu'en influant sur l'attitude des gens que je rencontre.

 Il va bien l'animal. Il supporte sans aucune difficulté les déplacements incessants, les longs trajets, il adore les longues promenades en villes, ne se plaint pas du régime alimentaire (je me débrouille pour lui trouver des croquettes où que je sois), et n'est pas encore complètement désespéré devant la folie des conducteurs qui l'oblige à des acrobaties de guidage dans lesquelles il se démerde mieux que je ne pourrais l'exiger.

La considération culturelle des chiens étant très différente d'un pays à l'autre il me faut m'adapter et trouver un moyen de faire passer sa présence tout en respectant la place réservée aux chiens.

En Turquie et en Azerbaïdjan par exemple, les chiens ne sont en général pas acceptés à l'intérieur des maisons. J'ai donc été souvent refusé à l'intérieur, cependant on ne m'a quasi jamais refusé de l'aide ou quoi que ce soit. Plusieurs exemple, un marchand de CD d'occasion à Izmir n'a pas hésité à vider son magasin des CD qui pouvaient m'intéresser pour me les présenter sur le trottoir pour que je fasse mon choix, après m'avoir apporté un siège et proposé de l'eau pour Ugo, histoire que nous soyons confortablement installés. Idem dans beaucoup de restaurants en Turquie, si l'on ne m'acceptait pas à l'intérieur on me proposait tout de même de me servir à l'extérieur, sans omettre de proposer de l'eau et à manger pour le chien. A Istanbul, le type de la sandwicherie où je prenais mon casse-croûte régulièrement, m'a, un jour où je passais devant sans m'arrêter, couru après dans la rue pour donner à Ugo des restes de viande qu'il avait gardés pour lui alors que jamais il ne m'aurait laissé entrer avec lui dans son échoppe. Ils vont finir par me le rendre mal élevé à force de lui donner et après je ne pourrai même plus prétexter de son excellente tenue pour demander la permission d'entrer.

Le seul souci de tout cela est pour trouver un logement, mais n'exagérons rien, j'ai toujours pu m'en sortir. Les gens sont tout de même compréhensifs en raison de son travail pour moi, le chien de travail étant une idée qui passe mieux que le chien de compagnie quasi inexistant sauf dans les couches plus aisées.

J'ai donc toujours trouvé des auberges, des hôtels, des particuliers, des restaurants et des bars, des employés de train et de bus qui m'ont laissé passer.

En général, après 5 minutes ils voient bien que le chien se tient bien et cela clôt la discussion.

 Dans bien d'autres cas le chien a été un vrai sésame.

Au passage difficile de la frontière russo-azéri, les membres du service d'immigration russe ont littéralement craqué pour le chien et ont passé une bonne dizaine de minutes à se photographier avec lui à l'aide de leurs téléphones portables pendant que moi j'attendais que l'on veuille bien statuer sur mon sort. Cette détente de l'atmosphère a je crois créé un climat plus propice à la discussion.

Des rencontres sont aussi survenues parce que des gens sont venus me voir dans la rue, tout d'abord pour me parler du chien, et finalement nous avons dérivé sur tout autre chose.

Et même lorsque c'était bien spécifiquement pour Ugo que je prenais contact. A Kiev, où j'ai dû faire faire les rappels de vaccins du chien, le vétérinaire appréciant ma démarche de voyager comme cela, m'a offert la consultation, les vaccins et les certificats médicaux pour l'animal sans rien me demander d'autre en retour que de discuter un peu avec moi de mes aventures.

Sa fille participant au club journal de son lycée m'a également demandé de répondre à quelques questions pour faire un petit truc sur moi dans le cadre de cette activité parascolaire.

 Bien sûr, tout cela n'est pas rose et j'ai souvent dû changer mes plans pour tenir compte de la présence d'Ugo. Là où je peste le plus, c'est souvent devant l'impossibilité fréquente de prendre les transports en communs dans les villes traversées. Le métro m'est quasi systématiquement refusé. J'aime marcher, mais sous la pluie ce n'est pas toujours drôle. Alors je prends le taxi plus souvent qu'à mon tour quand j'ai assez de sous. Pour me consoler un peu, il est arrivé qu'un chauffeur de taxi et même un policier turc m'emmène en voiture et gratuitement là où je désirais aller. Mais bon, je marche !!!! C'est bien...quand le sac est posé!!

 A bientôt !

Antoine.

http://vagabonddurail.free.fr

 

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À propos

Jean-Pierre Brouillaud

Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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