21 Janvier 2010
La conscience impersonnelle .....
source du regard avec ou sans yeux
Contrairement à toutes croyances, les aveugles voient, " s'ils veulent en prendre conscience ", parce que comme tout un chacun ils sont la source de la vision.
Ce ne sont pas seulement les yeux qui voient, les oreilles qui entendent. L'oeil comme l'oreille sont des organes qui servent ou ne servent pas dans le cas de cécité ou de surdité, à regarder ou à entendre. Mais nous nous fourvoyons quand nous les identifions comme étant la source de la vision ou de l'ouïe.
Nous sommes conscients de nos pensées, n'est-ce pas ? Mais pouvons-nous observer cette conscience qui nous permet cela ?
Non, bien sûr, car elle deviendrait, à son tour, une pensée dont nous serions encore conscient. Pourtant, la conscience, l'attention globale, est ce qui nous est le plus intime, mais en fait, nous ne pouvons ni l'affirmer, au sens objectif, car elle deviendrait alors une pensée, et encore moins la nier.
On peut donc dire que la conscience est, sans être.
Il en va de même avec la vision, chez un aveugle, bien qu'elle ne soit pas révélable par des objets vus, (l'outil oeil étant déficient), la vision est.
Elle n'est pas localisable , car elle n'objective rien, dans le sens où rien ne peut se présenter en face d'elle, qu'elle pourrait voir, nommer, et qui prouverait son existence. Mais pourtant, comme la conscience, on ne peut la nier.
Oui, vous avez bien lu ce paradoxe : un aveugle voit sans voir.
Dans ce texte, Vision et Conscience sont synonymes.
Mais où se trouve la Conscience, le Voir des aveugles, puisqu'on a vu que cet « espace » n'est pas localisable ?
La conscience-vision est, sans être, a-t-il été écrit précédemment.
On ne peut ni la nier ni l'affirmer, dans l'acception courante qu'on prête à l'objectivité. Car on ne peut pas la mettre en face, ou en dehors de nous, l'examiner comme si nous pouvions nous en dissocier.
En fait elle nous est si familière que la plupart du temps on la néglige, ce qui revient à dire que l'on se prend pour autre chose que ce que nous sommes réellement.
Ca s'appelle : oubli de soi, la grande fracture ontologique ; c’est la matrice des peurs qui nous fait inventer toutes sortes de croyances pour tenter d'exorciser la mort.
Ainsi nous nous pensons au lieu de nous Voir ; et ce n'est que cet égarement inconscient qui fit naître le baiser transformateur d'où jaillit du crapaud le prince charmant, créa mythes et métaphores, chemins spirituels, pour revenir vers soi.
Pourtant cette Conscience-vision est ce que nous sommes au plus intime.
D'ailleurs sans Elle, pourrions-nous voir, entendre, toucher, goûter, réfléchir, sentir, et surtout en un mot: être?
Lorsque la Conscience-Vision est reconnue pour ce qu'elle est, disons de manière pédagogique , le témoin neutre en nous, circonstances , personnes , apparaissent alors comme une expression formelle d'Elle-même.
Il n'y a plus d'étranger à soi, il n'y a pas d'un côté des handicapés et de l'autre des valides, par exemple, mais seulement de la différence reliée par le même Regard.
Disons, pour résumer, que si la Conscience préside en nous tous et nous anime, l'aveugle, bien qu'il n'ait plus à sa disposition l'organe de la fonction visuelle, a comme une clarté dans son non-voir, qui ne voit rien, mais qui éclaire tout. Et cette clarté (nous la mettons en mot, mais elle n'a aucune forme) elle est tout bonnement innommable. Elle est comme en amont de l'organe oeil.
(C'est évidemment une manière imparfaite de s'exprimer.) Mais par elle, il y a un Voir, primordial, pré-sensoriel, qui est simultané à toute fonction et qui donne à l'aveugle une certitude < d'un voir sans objet > dont tout un chacun est l'expression.
Amoureux de l'inconnu voyageant pour l'Aimer davantage !
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